Page:Gide - Amyntas, 1906.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
le renoncement au voyage

M’Silah.

Nos ciels du nord n’ont pas connu pareille épaisseur de nuages. Sur cette immense soif quel immense poids d’eau va crouler ! — pour changer aussitôt cette soif en ivresse et la plaine d’argile en marais.

Six heures de cheval hier ; dix heures de patache aujourd’hui. Ce soir, pas le plus petit muscle de mon corps qui ne se plaigne. Aussitôt arrivé m’effondrant sur le premier lit, j’ai de trois à cing heures quitté ce monde, après un repas de quatre œufs. Demain, repartant de nouveau dès avant l’aube, il me faudra rouler jusqu’à la nuit.

152