Page:Gide - Amyntas, 1906.djvu/180

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le renoncement au voyage

Parfois, s’accompagnant sur la guembra, un des Arabes chante un chant lent comme l’heure. La pipe de haschisch circule. Je regarde obstinément, malgré moi, l’ombre close là-bas, la natte du mur du retrait où j’ai vu ce suspect descendre…

Trois mois après, la police avait fait fermer le café.

Un soir, on me tendit la pipe, et d’un geste si amical… Ah ! l’importante bouffée que j’aspirai ! — Pour fumer le haschisch il est bon d’être à jeun, paraît-il ; j’avais mangé… Je sentis aussitôt comme un grand coup de poing sur la nuque ; tout chavira ; je fermai les yeux, sentis alors mes pieds s’enlever au-dessus de ma tête, puis le

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