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le renoncement au voyage

un bleuissement de l’air ; oui, tout l’air bleuissait, sur la plaine, mais sans perdre sa transparence, et paraissait d’autant plus bleu que sur la crête des moñniagnes, la pâle aurore s’ensanglantait.

Paysages vus du wagon.

Les vastes terres qu’au mois dernier, sèches, je vis roussâtres et vides, à présent, attendries, verdissent. L’orge y croît, et dans celles que le soc n’a pas récemment ameublies, le soc entre facilement.

Ainsi ces grands champs nus, pensais-je, vont se couvrir bientôt d’herbe profonde où le zéphir pesant va se rouler. Chaque oiseau, chaque atome vivant va se gonfler

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