Page:Gide - Amyntas, 1906.djvu/227

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biskra

un peu clairci l’usure. Le mur blanc des maisons devient livide, et le rose des tuiles cendreux. Je songe aux djinns…

Le coup de canon marquant la fin du jeûne retentit.

Samedi.

La nue, ainsi qu’une étoffe trop mûre, au ras de l’horizon a cédé. Est-ce par cette déchirure azurée que le vent, ce matin, souffle avec tant d’opiniâtre abondance ? Le sable aveugle ; on est transi ; contre ce vent ni manteau ni burnous ne protègent. Le soleil, derrière la nuée, transparaît, argenté, plat et comme une médaille usée.

Je projetais d’aller me baigner ce matin à la morne Fontaine-

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