Page:Gide - Amyntas, 1906.djvu/241

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biskra

naissait… Rien n’est beau comme cette félicité matinale. Ma joie, au cours du jour ne croît pas, peu à peu, d’heure en heure ; je la sens déjà pleine et totale au réveil — d’autant plus vive que la journée qu’il en faudra gonfler sera plus longue, que je me suis levé plus matin.

Près de l’hôtel, la porte de l’aimable square est ouverte. J’entre ; je m’asseois sur un banc. Frej’, le mari de la belle juive Goumarrah’, balaye les allées, fait la toilette du jardin. Devant moi, dans le bassin plein d’eau pleine de plantes, sur un rocher moussu, de l’eau s’égoutte en clapotant. J’écris ces lignes.

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