Page:Gide - Amyntas, 1906.djvu/263

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biskra

l’oasis. Longtemps avant d’entrer il semble que la route l’assiège ; elle s’attarde autour ; elle cherche un biais. Il semble aussi que rebutée par la décevante oasis elle hésite. L’approche de Droh pleine de stupeur est affreuse. Le sol, sous les palmiers, est laid ; il paraît spongieux comme était par endroits celui de M’reyer, près du Chott… Oui vraiment, on hésite à entrer ; la route tourne encore, passe outre, puis enfin, du côté de la montagne basse, profite d’un sursaut où l’oasis sortie de ses marais s’étrangle entre deux parois de rochers. Voici la porte du village.

Oh ! je le reconnais pas à pas. Je regoûte âprement, délicieusement sa hideur. Les mêmes corps à demi-nus, au pied des mêmes murs,

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