Page:Gide - Amyntas, 1906.djvu/267

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biskra

les ruines du vieux fort où l’on fait en plein air la prière.

Une boue épaisse colle aux souliers ; la piété des Arabes hésite ; sur le sol détrempé vont-ils s’agenouiller quand même ?

Certains s’en vont vers la mosquée voisine ; nous nous y rendons avec eux. Vers neuf heures le ciel claircit un peu et la prière est annoncée. Nous remontons vers le vieux fort. Là, près de cent cinquante Arabes ont tant bien que mal installé leurs dévotions sur des nattes. À leur gauche, dans une simple cathèdre de terre, un très vieux prêtre monte en se faisant aider. Après quelques invocations que le peuple redit en chœur, il commence une sorte de prédication semi-liturgique qu’il psalmo-

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