Page:Gide - Amyntas, 1906.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
le renoncement au voyage

de Bou-Azis m’emplit de ferment la tête. Chacun feint de s’amuser. Contraints par le cabaretier, Athman et moi prenons des menthes vertes ; ne sachant où poser mon verre je le vide ; mais sitôt qu’il le voit vide le cabaretier le remplit ; les derniers je les vide sur le tapis. Nous sortons. Il pleut. Quittant Athman, les quittant tous, je me laisse longuement laver par la nuit.

Mardi.

Était-ce, suite de mon ivresse d’hier, quelque indolence heureuse de l’esprit… je pénétrai dans ce verger comme Aladdin dans le jardin de pierreries ; je marchais, chancelant, ivre à neuf de ravissement et d’extase, laissant jouer en

268