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le renoncement au voyage

dieux se construit industrieusement pour quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, qui le défendent contre l’ennui et qui soutiennent son travail ; celles qui plaisent tant à l’esprit assidu, sitôt que, délivré de toute exigence mondaine et des « obligations » de la société, il n’accepte plus que de soi la contrainte, s’en impose une cependant, et sévère, mais toujours en vue du travail, de manière que la plus stricte est aussi bien la préférée. Née du sentiment de l’exil, il subsiste au travers du travail une sorte d’éveil constant, d’exaltation insoucieusé, par où l’esprit reste attentif, prêt à l’effort, apte aux compréhensions les plus hardies et ne perdant pas un instant le sentiment du prix de l’heure.

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