Page:Gide - Amyntas, 1906.djvu/293

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Cuverville, août.

J’aime l’été parfait, robuste, la violente paix du soleil. J’aime cette heure de midi, quand, aux chants aigus du matin, succède un accablement sur la plaine, que sur les champs fauchés l’air vibre et que dans le sillon brûlant le mauviard étend ses ailes. Dans le bois étouffant j’ai marché, respirant l’odeur des fougères, jusqu’au bord du bois, jusqu’au soir.

J’aime l’odeur du soir charmant, l’ombre des meules, cette brume de mer qui, dans notre pays, souvent monte à l’heure où le soleil se couche, qui s’épand, humecte la

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