Page:Gide - Caractères, 1925.djvu/31

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Ah ! que Freud est gênant ! et qu’on fût bien arrivé sans lui à découvrir son Amérique ! Il me semble que ce dont je lui doive être le plus reconnaissant, c’est d’avoir habitué les lecteurs à entendre traiter certains sujets sans avoir à se récrier ni à rougir. Ce qu’il nous apporte surtout, c’est de l’audace ; ou — plus exactement, il écarte de nous certaine fausse et génante pudeur.

Mais que de réflexions absurdes chez cet imbécile de génie !

S’il était aussi contrarié que l’appétit sexuel, c’est le simple appétit (la faim) qui serait le grand fournisseur du

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