de cette sauvage santé des souffrants, et des malades, c’est cette santé supérieure conquise, reconquise que déjà lui enseignait Nietzsche.
C’est cette joie énorme, triomphante, non plus tant pathétique que reposée, que solide, assurée, à l’abri, que venait aujourd’hui lui enseigner Claudel. Rien de plus contagieux que la tristesse, mais rien de plus convaincant que la joie. L’exemple de la joie de Claudel a été pour plus d un d’entre nous une chose très saisissante, Philippe sentait en lui une nécessité de bonheur. Quel était donc ce secret qui permettait ainsi le débordant bonheur de Claudel ?
Il me parait évident qu’à ce moment précis Philippe fut bien près de se soumettre au catholicisme. À quoi sert de résister, m’écrivait-il alors, tu sais bien que nous y viendrons tous[1].
Messieurs, sur ce point délicat je n’ai pas à vous dire ici mon opinion personnelle. Ceux qui ont approché Philippe de plus près et le plus souvent
- ↑ Voici plus exactement la phrase : « Hâte-toi, sois un homme, choisis. Je suis d’avance ce que tu choisiras. Nous le choisirons tous ». – Mais dans la lettre elle s’éclaire de ce qui la précède, Ne pouvant citer ici toute la lettre, j’ai dû modifier la phrase terminale, légèrement (V. Nouvelle Revue Française, no XIV ; p. 257).