enfants, tu en rapporteras le souvenir d’un spectacle divin.
»…Je vois mon pauvre ami boiteux, toujours malade, travailleur et bon, qui lit, qui médite, qui aime le bon peuple, celui qui gagne sa vie avec de la peine. Nous causons de toutes les choses humaines et il possède une grande âme, très saine, dans laquelle les événements ont leur place, loués ou méprisables suivant leurs qualités de simplicité, de bonté. Son intelligence est claire, profonde et humaine. Bien des fois il est mon guide et mon soutien. Cet homme contient de la lumière. Tous ceux qui voient sa face blonde et ses yeux bleus sentent sa vie et l’aiment. Tu verras. Il a écrit des choses dans l’Enclos qu’il signait Lucien Jean. Je les aime beaucoup. Relis-les. »
Lucien Jean a quatre ans de plus que lui.
J’aime à ne séparer point ces deux écrivains, Philippe et Jean, dans mon esprit et dans mon cœur. Dirai-je toute ma pensée ? Lucien Jean est sans doute un moins grand écrivain que Philippe ; mais (et pour cela même peut-être) c’est un écrivain plus parfait. Les trop rares pages qu’il nous a laissées (car vous savez qu il est mort peu