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Page:Gide - Isabelle.djvu/190

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ISABELLE

m’étais épris d’un rêve, et que je viens de m’éveiller. Adieu.

Une petite forme claudicante apparut à l’extrémité tournante de l’allée.

— Je crois que j’aperçois Casimir, qui sera content de me revoir.

— Il vient. Attendez-le.

L’enfant se rapprochait à petits bonds ; il portait un râteau sur l’épaule.

— Permettez-moi d’aller à sa rencontre. Il serait peut-être gêné de me retrouver près de vous. Excusez-moi… Et brusquant mon adieu de la manière la plus gauche, je saluai respectueusement et partis.

Je ne revis plus Isabelle de Saint-Auréol et n’appris rien de plus sur elle. Si pourtant : lorsque je retournai à la Quartfourche l’automne suivant, Gratien me dit que, la veille de la saisie du mobilier, abandonnée par l’homme d’affaires, elle s’était enfuie avec un cocher.

— Voyez-vous, Monsieur Lacase, ajoutait-