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TROISÈME PARTIE


Je tâchai donc, et encore une fois, de refermer ma main sur mon amour. Mais qu’avais-je besoin de tranquille bonheur ? Celui que me donnait et que représentait pour moi Marceline, était comme un repos pour qui ne se sent pas fatigué. — Mais comme je sentais qu’elle était lasse et qu’elle avait besoin de mon amour, je l’en enveloppai et feignis que ce fût par le besoin que j’en avais moi-même. Je sentais intolérablement sa souffrance ; c’était pour l’en guérir que je l’aimais.

Ah ! soins passionnés, tendres veilles ! Comme d’autres exaspèrent leur foi en en