quittée lorsque, passant devant la petite porte du potager, l’idée brusque d’entrer par là dans le jardin me saisit.
La porte était close ; le verrou intérieur n’opposait toutefois qu’une résistance assez faible et que d’un coup d’épaule j’allais briser… à cet instant j’entendis un bruit de pas ; je me dissimulai dans le retrait du mur.
Je ne pus voir qui sortait du jardin ; mais j’entendis, je sentis que c’était Alissa. Elle fit trois pas en avant, appela faiblement :
— Est-ce toi, Jérôme ?…
Mon cœur qui battait violemment s’arrêta, et comme de ma gorge serrée ne pouvait sortir une parole, elle répéta plus fort :
— Jérôme ! Est-ce toi ?
À l’entendre ainsi m’appeler, l’émotion qui m’étreignit fut si vive qu’elle me fit tomber à genoux. Comme je ne répondais toujours pas, Alissa fit quelques pas en avant, tourna le mur, et je la sentis soudain contre moi — contre moi qui cachais de mon bras mon visage, comme par peur de la voir aus-