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Page:Gide - La Symphonie pastorale.pdf/120

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l’automne et encouragé par la rapide tombée de la nuit, d’aller chaque fois que me le permettent mes tournées, c’est-à-dire quand je peux rentrer assez tôt, prendre le thé chez Mlle de La M… Je n’ai point dit encore que, depuis le mois de novembre dernier, Louise de La M… hospitalise avec Gertrude trois petites aveugles que Martins a proposé de lui confier ; à qui Gertrude à son tour apprend à lire et à exécuter divers menus travaux, où déjà ces fillettes se montrent assez habiles.

Quel repos, quel réconfort pour moi, chaque fois que je rentre dans la chaude atmosphère de la Grange, et combien il me prive si parfois il me faut rester deux ou trois jours sans y aller. Mlle de La M… est à même, il va sans dire, d’héberger Gertrude et ses trois petites pensionnaires, sans avoir à se gêner ou à se tourmenter pour leur entretien ; trois servantes l’aident avec un grand dévouement et lui épargnent toute fatigue. Mais peut-on dire que jamais for-