Aller au contenu

Page:Gide - La Symphonie pastorale.pdf/122

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans leurs deux âmes limpides le reflet de cette poésie ! Même les petites élèves n’y demeurent pas insensibles. Ces enfants, dans cette atmosphère de paix et d’amour, se développent étrangement et font de remarquables progrès. J’ai souri d’abord lorsque Mlle Louise a parlé de leur apprendre à danser, par hygiène autant que par plaisir ; mais j’admire aujourd’hui la grâce rythmée des mouvements qu’elles arrivent à faire et qu’elles ne sont pas, hélas ! capables elles-mêmes d’apprécier. Pourtant Louise de La M… me persuade que, de ces mouvements qu’elles ne peuvent voir, elles perçoivent musculairement l’harmonie. Gertrude s’associe à ces danses avec une grâce et une bonne grâce charmantes, et du reste y prend l’amusement le plus vif. Ou parfois c’est Louise de La M… qui se mêle au jeu des petites, et Gertrude s’assied alors au piano. Ses progrès en musique ont été surprenants ; maintenant elle tient l’orgue de la chapelle chaque