Page:Gide - La Symphonie pastorale.pdf/42

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dont, Dieu merci ! je n’aurai pas à user avec Gertrude.


Dès le lendemain du jour où Martins était venu me voir, je commençai de mettre en pratique sa méthode et m’y appliquai de mon mieux. Je regrette à présent de n’avoir point pris note, ainsi qu’il me le conseillait, des premiers pas de Gertrude sur cette route crépusculaire, où moi-même je ne la guidais d’abord qu’en tâtonnant. Il y fallut, dans les premières semaines, plus de patience que l’on ne saurait croire, non seulement en raison du temps que cette première éducation exigeait, mais aussi des reproches qu’elle me fit encourir. Il m’est pénible d’avoir à dire que ces reproches me venaient d’Amélie ; et du reste, si j’en parle ici, c’est que je n’en ai conservé nulle animosité, nulle aigreur — je l’atteste solennellement pour le cas où plus tard ces feuilles seraient lues par elle. (Le pardon des offenses ne nous