Page:Gide - La Tentative amoureuse, ou le Traité du vain désir.djvu/56

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ANDRE GIDE

prises les feuilles d’automne, d’un si beau reflet dans les eaux, ils préféraient les eaux dormantes et se promenaient lentement sur leurs bords. Les bois étaient glorieux et sonores : les feuilles en tombant découvraient l’horizon. Luc songeait à la vie immense. — Je dis cela parce que moi j’y songe ; je crois qu’il devait y songer. — Luc et Rachel m’ennuient, Madame : que vous dirai-je d’eux encore ?

Ils voulurent retourner voir le parc aux grilles merveilleuses. Ils trouvèrent, en longeant le mur, cette petite porte cachée, jadis très close et sans serrures — ouverte maintenant ; ils entrèrent ; c’était un parc abandonné.

Rien ne peindrait la splendeur des