Page:Gide - La Tentative amoureuse, ou le Traité du vain désir.djvu/63

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ANDRE GIDE

dans les champs où l’on voit se former la neige ; elle s’étend infiniment blanche ; il fait bon sentir l’air glacé. — La nuit vient, mais où luit la neige ; nous rentrons. Maintenant vous seriez près de moi dans la chambre ; du feu ; les rideaux clos, et toutes nos pensées. — Alors vous me diriez, ma sœur :


Aucunes choses ne méritent de détourner notre route ; embrassons-les toutes en passant ; mais notre but est plus loin qu’elles — ne nous y méprenons donc pas ; — ces choses marchent et s’en vont ; que notre but soit immobile — et nous marcherons pour l’atteindre. Ah ! malheur à ces âmes stupides qui prennent pour des buts les obstacles. Il n’y a pas des