Page:Gide - Le Journal des Faux-monnayeurs 1926.djvu/111

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nouveau chapitre — difficulté presque égale à celle qui me retenait au seuil du livre et qui m'a forcé à piétiner si longuement. Oui, vraiment, il m'est arrivé, des jours durant, de douter si je pourrais remettre la machine en marche. Autant qu'il m'en souvient, rien de pareil avec les Caves, ni avec aucun autre livre ; ou la peine que j'ai prise à les écrire s'est-elle effacée de mon souvenir, comme s'effacent les douleurs de l'accouchement, après la naissance de l'enfant ?

Je me demande depuis hier soir (j'ai achevé avant-hier le chap. XVII de la seconde partie : visite d'Armand à Olivier) s'il n'y a pas lieu de résumer en un seul les quelques chapitres que je voyais devant moi. La terrible scène du suicide gagnerait, il me semble, à ne pas être trop annoncée. On verse dans le morne, par excès de préparation. Je ne vois plus,