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Page:Gide - Le Journal des Faux-monnayeurs 1926.djvu/68

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Désenchantant la vie de tout ce qu'ils estimaient n'être que leurre, doutant qu’elle valût la peine d’ « être vécue », quoi d'étonnant s'ils n’apportèrent pas une éthique nouvelle, se contentant de celle de Vigny, que tout au plus ils agrémentaient d’ironie; mais seulement une esthétique.

Un caractère arrive à se peindre admirablement en peignant autrui, en parlant d'autrui — en raison de ce principe que chaque être ne comprend vraiment en autrui que les sentiments qu'il est capable lui-même de fournir.

Chaque fois qu'Edouard est appelé à exposer le plan de son roman, il en parle d’une manière différente. Somme toute, il bluffe ; il craint, au fond, de ne pouvoir : jamais en sortir.