Page:Gide - Le Journal des Faux-monnayeurs 1926.djvu/92

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LE MARI : — Ça c'est la banlieue. La banlieue qui est déjà....

LA DAME: — Il y a des nuages, mais il ne pleuvra pas. Ote-donc ton paletot... La ! la, la, la.

LE MARI : — Eh ?

LA DAME : — La, la, la, la... Ça n'est pas Rouen, là-bas ?

LE MARI: — Oh! la, la : d'ici deux heures.

LA DAME: — Regarde la forme de ces cheminées.

LE MARI : — Argenteuil... les asperges...

La dame a surpris mon regard. Elle se penche vers son mari, et à partir de ce moment, ils ne parleront plus qu'à voix basse. C'est toujours ça de gagné. J'entends encore :

LE MARI: — Ce n'est pas sincère. LA DAME: — Naturellement. Pour être sincère il faudrait que ce soit...