Page:Gide - Le Prométhée mal enchainé.djvu/98

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VIII


Ici quelques applaudissements éclatèrent. Prométhée confus s’excusa :

— Messieurs, je mentais : pardonnez-moi : cela n’a pas été si vite : non je n’ai pas toujours aimé les aigles : j’ai préféré l’homme longtemps ; son bonheur lésé m’était cher, car, y ayant touché, je m’en croyais devenu responsable, et chaque fois que j’y pensais, au soir, triste comme un remords venait manger mon aigle.

Il était en ce temps maigre et gris,