les mots enfin comme des confidents dociles : ils ne perdent rien de ce que je leur ai confié. S’ils ne vous ont rien dit de moi-même, c’est que vous n’étiez pas attentifs ; il faut les interroger pour qu’ils parlent ; eux, ils ne demandent qu’à dire.
Cette émotion, donc, parce que je ne l’ai point décrite en elle-même, trop abstraite qu’elle était, ou parce que je ne l’ai point soumise à tels faits qui l’eussent motivée, ainsi que d’autres ont coutume de le faire dans leurs romans. ― parce que pour la montrer, je l’ai mise en des paysages, vous n’avez vu là que des descriptions vaniteuses. ― Pourtant, il me semble encore juste qu’une émotion que donne un paysage puisse se resservir de lui ― comme d’un mot ― et s’y reverser tout entière, puisqu’elle en fut à l’origine enveloppée.
Émotion, paysage ne sont plus dès lors liés par rapport de cause à effet, mais bien