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Page:Gide - Le Voyage d’Urien, Paludes.djvu/41

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le vent balançait la crête : nos pieds étaient brûlés par le sable et le flamboiement de l’air sec flétrissait nos lèvres et nos paupières douloureuses. — Qui dira votre pompe et votre plénitude, soleils d’Orient, soleils de midi sur les sables ! — Quand vint le soir, étant parvenus au pied d’une colline très haute, nous nous sommes sentis si las — nous avons dormi dans le sable, sans même attendre que se soit couché le soleil.

— Nous n’avons pas dormi longtemps : le froid de la rosée nous réveilla bien avant l’aube. Pendant la nuit, les sables avaient bougé, et nous ne reconnûmes plus la colline. Nous reprîmes notre marche, montant toujours, sans savoir où nous allions, d’où nous étions venus, où nous avions laissé le navire — mais bientôt derrière nous blanchit l’aube. Nous étions parvenus sur un plateau très large — au moins il nous sembla très large d’abord — et nous ne pensions pas l’avoir encore traversé, lorsque tout à coup, le terrain cessant, s’ouvrit devant nous une vallée pleine de brumes. Nous attendions. Derrière nous commençait l’aurore — et tandis qu’elle