Aller au contenu

Page:Gide - Le Voyage d’Urien, Paludes.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tour d’eux, découvrait des jambes pivotantes ; leur bonnet penché qui n’était plus dans l’axe, leur barbe devenaient insupportables à voir — ils bavaient et leurs yeux étaient blancs de joie ; la foule ne se possédait plus et oscillait comme en ivresse ; alors ils devinrent frénétiques et, poussant des cris désordonnés, ils tournèrent si follement vite que leur robe, toujours plus tendue, devenait presque horizontale, les découvrait tout nus, obscènes ; — nous partîmes.

Et c’était la campagne encore ; ce fut le soir. Pendant une heure encore nous avons marché, puis nous avons retrouvé le navire.