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Page:Gide - Le Voyage d’Urien, Paludes.djvu/54

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embrassements de la nuit, Angaire s’écria qu’il ne comprenait pas qu’on osât se mettre à deux pour faire ces saloperies indispensables et qu’en de tels instants, lui se cachait même des miroirs. — Mais à sa hautaine franchise, ce fut chez eux une grande huée de scandale. Angaire dit alors qu’il n’aimait les femmes que voilées, mais que même ainsi il craignait qu’elles ne devinssent impudiques et de voir leur tomber la robe dès qu’un peu de tendresse advenait. — Alors ils éclatèrent de rire et se détournèrent de nous. — À partir de ce jour, nous ne fûmes plus tous unis dans la même pensée et sentant très vivement ce que nous ne voulions pas être, nous commençâmes de savoir ce que nous étions.