pâles flammes. La barque circulait entre des colonnades basaltiques : l’air et l’eau diaphane se mêlaient ; on ne distinguait plus l’un de l’autre : on se perdait dans une lumière azurée. On voyait les colonnes descendre, et du sable, des algues et des roches du fond semblait venir la clarté indécise. L’ombre de la barque, au-dessus de nos têtes flottait doucement. — Dans les profondeurs de la grolle, du sable était comme une plage où de petites vagues clapotaient. Nous aurions bien aimé nager dans cette océanique féerie, mais nous n’osàmes pas nous baigner de peur des crabes ou des chatrouilles.
La reine ainsi nous promena : nous ne cédions pas, mais la vue de ces merveilles qu’elle aurait voulu séductrices, ne laissait de nous emplir de lyrisme. La nuit, en barque, sur la mer, regardant les astres, et des constellations à celles de nos cieux non pas pareilles, nous chantions : Reine ! reine des îles chimériques, reine aux colliers de corail, vous que nous eussions aimée si vous fussiez