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Page:Gide - Les Nourritures terrestres.djvu/166

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— c’est la vie ; — est-ce tout ? — Non ! il y a toujours d’autres choses encore.

Crois-tu donc que je ne suis qu’un rendez-vous de sensations ? — Ma vie c’est toujours : cela, plus moi-même. — Une autre fois je te parlerai de moi-même. — Je ne te dirai pas non plus aujourd’hui la

RONDE
DES DIFFÉRENTES FORMES DE L’ESPRIT

ni la

RONDE
DES MEILLEURS AMIS

et ni la

BALLADE
DE TOUTES LES RENCONTRES

où se trouvaient ces phrases entre autres :

À Côme, à Lecco, les raisins étaient mûrs. Je montais sur une énorme colline où d’anciens châteaux s’effondraient. Là, les raisins avaient une odeur si sucrée qu’elle m’en était incommode ; elle pénétrait comme un goût jusqu’à l’arrière-fond des narines, et d’en manger après ne m’était plus d’aucune révélation particulière — mais j’avais si soif et si faim que quelques grappes suffirent à m’enivrer.