Page:Gide - Les Poésies d’André Walter, 1922.djvu/16

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Mais je ne sais pourquoi notre âme débile erre
Sous des ciels neufs et qu’elle n’a pas choisis
Et parmi des campagnes autoritaires
Où nous n’osons que des gestes soumis.

Alors, puisque nous n’avons plus de force
Et que le paysage est vainqueur…
Au moins je voudrais qu’il emporte
Des victoires selon nos cœurs.

Et je cherche un champ de soleil
Où tu doives me dire : « Je t’aime. » —
Mais seule la lune éclaire la plaine
Toujours d’une pâleur pareille.