Page:Gide - Les Poésies d’André Walter, 1922.djvu/30

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Le sang qui colorait les tuniques
Dans l’eau mystique a ruisselé,
Et les tuniques, brume nocturne évaporée,
Au fil de l’eau froide s’en sont allées.

Nos pauvres âmes maladives et dévêtues
Ont eu honte de se sentir tièdes ainsi ;
Elles se sont couchées dans l’eau, nues
Sans oser voir leurs cicatrices.

L’eau vive a cicatrisé les blessures ;
La brûlure des fièvres a disparu.
Nous sommes entrés dans l’eau pure,
Dans l’hémostatique eau fripée.