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Page:Gide - Principes d’économie politique.djvu/239

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on dit en chimie, des corps simples, sont partout identiques à eux-mêmes. Un négociant expérimenté saura distinguer le blé d’Odessa du blé de Californie, ou une touffe de laine d’un mouton d’Australie de celle prise sur le dos d’un mérinos d’Espagne, mais l’orfèvre le plus habile ou le chimiste armé des plus puissants réactifs ne trouvera aucune différence entre l’or d’Australie et celui de l’Oural. Il n’est pas besoin ici d’ « échantillons ».

Difficulté de falsification. Les métaux précieux sont reconnaissables à la fois à l’œil, à l’oreille, au toucher, par leur couleur, leur poids et leur sonorité, et se distinguent assez aisément de tout autre corps.

Divisibilité parfaite. Cette divisibilité doit s’entendre non seulement au sens mécanique de ce mot (l’or et l’argent étant en effet extraordinairement divisibles, soit à la tilière, soit au laminoir) mais encore au sens économique. Divisez un lingot en cent parties, vous n’en changez en rien la valeur chaque fragment a une valeur précisément proportionnelle à son poids et tous les fragments réunis ont une valeur précisément égale à celle du lingot primitif[1].

Durée indéfinie. À raison de leurs propriétés chimiques qui les rendent réfractaires presque à toute combinaison avec l’air, l’eau, ou tout autre corps, l’or et l’argent peuvent se conserver indéfiniment sans altération. Il n’est aucune autre richesse dans la nature dont on puisse en dire autant les produits d’origine animale et végétale se gâtent, et même les métaux, tels que le fer, s’oxydent et finissent par tomber en poussière[2].

Autre chose est employer les métaux précieux comme instrument d’échange, autre chose est employer la monnaie

  1. Les pierres précieuses présentent une supériorité sur tes métaux précieux au premier point de vue, grande valeur sous un petit volume, mais à tous les autres, elles sont dans des conditions défavorables. Elles sont très variables en qualité, susceptibles d’être imitées avec succès, et surtout ne pouvant être divisées sans que leur valeur soit pour ainsi dire anéantie.
  2. Le cuivre se conserve assez bien aussi, grâce à la belle patine (carbonate) qui le recouvre et le protège.