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Page:Gide - Si le grain ne meurt, 1924.djvu/151

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leurs larves, d’énormes vers blancs semblables aux turcs ou larves des hannetons. On découvrait encore d’étranges chapelets ou paquets d’œufs blanchâtres et mous, gros comme des mirabelles, collés les uns aux autres, qui m’intriguaient d’abord étrangement. On ne pouvait briser ces œufs, qui n’avaient à proprement parler pas de coquille, et même avait-on quelque mal à déchirer l’enveloppe souple, et parcheminée — d’où s’échappait alors, ô stupeur ! une délicate couleuvre.

Je rapportai à La Roque quantité de larves d’oryctes que j’élevai dans une caisse pleine de sciure ; mais qui moururent toujours avant de parvenir à la nymphose, pour cette raison, je crois, qu’il leur faut s’enfoncer en terre pour se métamorphoser.

Lionel de R… m’aidait dans ces chasses. Nous étions exactement du même âge. Orphelin, il habitait, ainsi que sa sœur, à Blancmesnil, chez son oncle, gendre de Ch…, dont il était le petit fils. J’allais à Blancmesnil tous les dimanches. Quand mes cousines étaient là, nos bonnes nous y menaient en bande. La route était plaisante, mais nous étions endimanchés ; la visite