Page:Gide - Souvenirs de la Cour d’assises.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

récits, que ce qui m’a peut-être le plus frappé au cours de ces séances, c’est la conscience avec laquelle chacun, tant juges qu’avocats et jurés, s’acquittait de ses fonctions. J’ai vraiment admiré, à plus d’une reprise, la présence d’esprit du Président et sa connaissance de chaque affaire ; l’urgence de ses interrogatoires ; la fermeté et la modération de l’accusation ; la densité des plaidoiries, et l’absence de vaine éloquence ; enfin l’attention des jurés. Tout cela passait mon espérance, je l’avoue ; mais rendait d’autant plus affreux certains grincements de la machine.

Sans doute quelques réformes, peu à peu, pourront être introduites, tant du côté du juge et de l’interrogatoire, que de celui des jurés…[1] Il ne m’appartient pas ici d’en proposer.

  1. Voir à ce sujet l’enquête du Temps, Nos du 13 Octobre dernier, du 14 et sqq. et l’Opinion, Nos du 18 et du 25 Octobre.