Page:Gilbert-Lecomte - Mörike ou la Voix de l’amour, paru dans Comœdia, 14 novembre 1942.djvu/7

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est au point de rencontre de la poésie et de la métaphysique.

Novalis est le type même de la synthèse du poète et du métaphysicien.

Il serait absurde d’en dire autant de Mörike. Sa poésie n’a aucune visée métaphysique et sa vie fut d’une attristante banalité.

Dans cette vie, une passante, et c’est tout. Mais cette passante dans ses voiles entraîne avec elle tout le cortège élyséen de l’amour unique.

Quand vient le grand amour, il ne vient jamais seul. Plus il est profond, plus il est comme un génie magnifique, généreux en dons. Et comme au plus dur des êtres il sait offrir avec une infinie douceur le don des larmes, au plus simple des mortels il sait aussi ouvrir les portes des pensées empyréennes.

Sondez les mots : l’amour c’est l’âme qui anime, meut et émeut l’univers, le grand mouvement des mondes.