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Œuvres

Tout couvert d’offemeiis épats :
U vient j Ja paix le fuit : ces offcmtas horribles
Marchent, cojirent s’unir, font des hommes terribles.
Mais de tant de Princes, rivaux
Qui peindrait les exploits fubJimes ?,
Ces bords n’ont vu que des Héros
Marcher nos Maîtres légitimes.
Les voyez — vous fe raffembler
Autour de leur Fille immortelle,
Qui, toujours aux Lorrains fidelle,
Descend & vient les confôler f
Je l’entends ; elle parle, elle eft ici préfente.
Et fait couler le miel de fa bouche éloquente.

« C’est trop gémir & foupirer :
» Ah ! calmez ces regrets profanes ;
» Vos maux viendraient me déchirer
» Jufqu au fond du féjour des Mânes.
» Je vous aimais ; & chez les morts
» Cette même ardeur m’a fuîvîe ;
» Loin de vous s’écoula ma vie,
» Mais mon cœur habitait vos bords :
» Du moins, du moins rendue à des rives fi chères ;
» Ma cendre ira dormir au tombeau de mes pères.