Page:Gilbert - Le Jugement dernier, 1773.djvu/17

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» Arrête, impie : il t’a donné la voix
» Dont tu te sers pour braver sa puissance.
» Vil atome ! d’un Dieu tu censures les Loix !
» Il est trop vrai, long-temps il frappa l’innocence ;
» Mais ce Soleil, qui voit couler nos pleurs,
» Amène à pas hâtés le jour de sa justice :
» Dieu nous paîra de nos longues douleurs
» Dieu viendra nous venger des triomphes du vice ».
 
» Qu’il vienne donc ce Dieu si grand, si redouté.
» Depuis que les humains ont paru sur la terre,
» L’infortuné l’appelle, & n’est point écouté.
» Tranquille au fond du Ciel, il dort sur son tonnerre ;
» Et c’est là ce Dieu généreux !
» Et vous pouvez encore espérer qu’il s’éveille ?
» Allez, imitez-nous, & tandis qu’il sommeille,
Soyez coupables, mais heureux ».

Quel bruit s’est élevé ? La trompette sonnante
À retenti de tous côtés ;
Et, sur son char de feu, la foudre dévorante
Parcourt les airs épouvantés,