Page:Gilbert de Voisins - Sentiments, 1905.djvu/75

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mâchuré les marges de la Tentation de Saint-Antoine, s’était plu à honorer de ses petits dessins noirs les Fleurs du Mal Pareillement, vers 1884, Maurice Barrès aspergeait de loin les couvertures de sa revue: les Taches d’Encre pour justifier le titre, mais obtenait des résultats plus précis.

Carloz Schwabe aussi tenta l’aventure. Il faut dire qu’il réussit mieux. À l’avis de ceux qui ne voient dans Baudelaire que mysticisme et sensualité, l’illustrateur du Rêve devait paraître bien choisi. L’œuvre est curieuse, mais étrangement incomplète, d’abord par le petit nombre des gravures, surtout par leur parti-pris. Carloz Schwabe ne voulut considérer que le poète de serre chaude et son interprétation artistique s’en ressent.

C’est ainsi que Baudelaire se charge de punir qui s’attaque à ses poèmes, il l’étreint et, de ses bras redoutés, le brise. Pour parer l’œuvre d’un poète de belles images, il suffit souvent de laisser chanter en soi le motif qu’il décrit, et l’eau-forte se révèle alors du sonnet. — Avec Baudelaire le travail est plus ardu. Si l’on tente de transposer une de ses idées, c’est un combat qu’il faut soutenir, une lutte esprit à esprit, où, le plus souvent, le peintre tombe exténué, se souvenant des Plaintes d’un Icare, Pour affronter la tâche, il est besoin de b