Aller au contenu

Page:Gilbert de Voisins - Sentiments, 1905.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

UNE PRINCESSE DES LETTRES

On a plaisir à parler de livres où l'art tout simple tient la place de l'artifice, où la grimace le cède à l'expression, où rien n’est forcé, guindé ni théâtral, au vilain sens du mot, et dont on ne peut dire qu’ils sont un spectacle qu’autant que l'on considère comme tel ce beau buisson qui porte des roses, ou le passage de cette brise propageant son parfum.

Par l'aisance du récit que noue une intrigue aisée, par un style dont la fantaisie est aimable et française, par la richesse des images, par des caractères d’un ingénieux dessin où les ombres, finement distribuées, mettent en valeur le trait sobre et net, — d’autre part encore, à cause d’un lyrisme jamais heurté, de leur facture souple, de leur cadence savante et point monotone, enfin de l'amour qu’on y sent pour les fleurs, les arbres et les eaux, les romans de Gérard d’Houville sont des œuvres souverainement attachantes et ses poèmes de parfaites traductions.