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ALADIN



Et si je descendais aux souterrains magiques ?
— Des milliards d’argent et d’or prodigieux,
Rêve immémorial d’empereurs nostalgiques,
Moutonnent sur le sol en fleuves glorieux.

Aux arbres de corail jaillis de maint haut vase
Pendent des fruits natifs d’un fabuleux Ophir :
Poires d’aigue-marine, abricots de topaze,
Groseilles de rubis et prunes de saphir.

Mais dans la niche au fond du caveau du miracle
Mystérieusement brûle un flambeau sacré, —
Lumière, ô mon seul rêve ! — et son éclat nacré
Angélise l’opale en feu du tabernacle.