Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/120

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Il dit : « Contemple sans désir ;
« Affranchis-toi de l’espérance ;
« Le monde n’est qu’une apparence
« Où la main ne peut rien saisir.

« Veux-tu la couronne suprême
« Qui te sacrera plus que roi ?
« Le joyau divin gît en toi :
« Cherche ton bonheur en toi-même.

« Sans vœux, sans haines, sans amours,
« Veuillons être ce que nous sommes ;
« Va ! dans les ténèbres des hommes
« Sois la lumière de tes jours. »

Ainsi parle ma sage image
Et toujours mes yeux plus hagards
Boivent le feu de ses regards
Et s’hypnotisent davantage.

Et dans l’étrange envoûtement
Obsédé par sa ressemblance,
Mon Être sur sa propre essence
Se moule plus étroitement.