Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




EN WAGON



Un triste enfant se meurt de voir
Du coin du wagon qui l’exile,
Fuir, fuir l’inexorable file
Des paysages dans le soir.

Site élu d’un poignant vouloir.
Palpite un Éden qui rutile…
Passé ! Mon extase inutile
Sombre dans l’ombre sans espoir.

Quel crime pourrait, quel courage,
Arrêter le brutal voyage
Qui nous voue aux forts inconnus,

Quand l’heure décevante abdique
Les chers paradis entrevus
Par l’étroit carreau tantalique ?