Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/150

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Les bras ceignent des bras, et des reins, et des cuisses.
Écume vaporeuse où glissent des éclairs,
Les cheveux lumineux flottent sur les chairs lisses.
Et, du haut des sommets brillants des glaces lisses
Tombent, tombent sans fin de nouveaux flots de chair.

Presse en tes bras ces corps de rêve ! Goutte à goutte
Savoure chaque ardeur de ce vin boréal.
Dans la paix de ton lit neigeux et vierge, goûte
L’ivresse de la chair en ta chair seule, goûte
Le monstrueux plaisir de souiller l’Idéal.