Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/187

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Je frissonne !… On dirait que quelque chose bouge
Sur les sombres piliers et reluit en passant.
Y mettrai-je la main ? Horreur ! ma main est rouge !
Elle est toute mouillée ! Elle est pleine de sang !

L’église est toute en viande et saigne à larges gouttes.
Le sang filtre partout, il coule en longs ruisseaux,
Vivant, rouge et fumant, du haut des rouges voûtes.
Le long des lourds piliers et des sombres vitraux.

L’église rouge, on l’a construite en chair humaine.
Elle saigne sans trêve et mêle au sang les pleurs.
Le sang ruisselle et monte ; elle en est presque pleine ;
Et l’orgue hurle l’hymne éternel des douleurs.