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ISRAFEL


À Georges Destrée.


 
Dans les hauts palais d’ambre et d’ébène du ciel,
Aux parcs de roses d’or, qu’ombrent des violettes,
— La plus parfaite des créatures parfaites —
Dans la brise, en chantant, glisse l’ange Israfel.

Les fibres de son cœur font les cordes d’un luth
Qui rythme les accords des splendeurs éternelles,
Quand le battement doux du velours de ses ailes
Baise le cœur en feu des étoiles du sud.

Les astres frissonnants taisent leur vaste chœur,
La lune énamourée empourpre son visage
Lorsqu’aux sons lumineux de son léger passage
Se meurt au ciel en pleurs la langueur de son cœur.