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PROMENADE



 
Promeneur singulier que j’élis dans la foule,
Mon désir curieux s’infiltre dans tes chairs.
Dans tes muscles chacun de mes muscles se coule,
Fibre à fibre, mes nerfs s’allongent dans tes nerfs,

Mes yeux s’ouvrent au fond de tes yeux, ma cervelle
Enroule ses replis aux plis de ton cerveau ;
Voici que je suis Toi, voici qu’une nouvelle
Conscience m’éveille en un monde nouveau.

Ô palais d’améthyste aux sombres colonnades
Étageant des orgueils de pierre et de métal,
Au fond de parcs princiers fleuris de promenades
Où des reines de joie offrent leur sein fatal,