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AVE



Voici, dans la pudeur mourante du soleil,
Au jardin palpitant, jonché de jeunes roses,
Voici, dans la pudeur mourante du soleil,
Qu’il marche vers mon cœur, l’être jeune et vermeil
Dont mes yeux imploraient les chairs fraîches et roses.

Soir rouge et beau, pareil à des lèvres d’enfant
Où glissent des baisers dans la brise amoureuse,
Soir rouge et beau, pareil à des lèvres d’enfant,
Reflète la splendeur de ton sang triomphant
Sur sa lèvre adorable et sur ma lèvre heureuse.

Vous, des cygnes aimée, eau des chastes étangs,
Et vous, dans l’herbe en fleurs, clairs bassins des fontaines,
Vous, des cygnes aimée, eau des chastes étangs,
Mirez le vierge azur de ses yeux éclatants,
Où nage la clarté de nos amours hautaines.