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BOIS SACRÉ



Jailli nu des vêtements vils,
Chair de nacre, lumière, joie,
Le souple éphèbe danse et broie
Le sol d’or craqué de béryls.

Moelleux, verts et bleus, de subtils
Lataniers aux palmes de soie
Propagent l’ombrage où chatoie
Maint rayon clair entre des cils.

Ainsi pavonienne s’allume
La magique forêt de plume
Aux flamboyantes cimes d’yeux,

Où l’enfant peureux des caresses
Fuit par jolis bonds sinueux
L’effroi des trop hautes tendresses.